20 juillet 2009

Irène KOSKAS, délinquante de la Solidarité, ex-nounou chez les Sarkozy

Moi Irène Koskas*, bientôt 80 ans, j'ai bien connu le petit Nicolas quand son papa est parti. Pal, je l'ai connu après la Guerre, à la Maison de Hongrie, il arrivait de Marseille, c'était un va-nu-pieds. Il avait laissé ses parents au pays, il avait un bagout incroyable, son accent me faisait rire. J’en avais bien besoin. Mes parents à moi sont morts en 1943, dans les camps de concentration, arrêtés par des policiers français, assassinés par les nazis. A l'époque, on m'appelait Pillango, papillon en hongrois, j'étais une enfant cachée. Je suis juive, je ne crois pas en Dieu, comment peut-on croire à quelque chose que personne n'a jamais vu? Avec le petit Nicolas, dans l'appartement de la rue Fortuny, on parlait de tout cela, je ne suis pas certaine qu'il s'en souvienne, je crois qu'il a la mémoire courte, le petit… Je lui ai beaucoup parlé de Louis XVI, aussi. Ça va me faire bizarre de le retrouver, après toutes ces années… Il paraît qu'il ne va pas très bien. Je sais ce que je vais lui dire. Je vais lui parler de tous ces gens qui souffrent, de tous ces étrangers qu'il expulse, ces rafles au petit matin. Ces gens pour qui je me bats, à Argenteuil, pour honorer la mémoire de mes parents, pour que cela n'arrive plus jamais. Il aura intérêt à m'écouter, sinon je lui collerai la gifle que je n'ai jamais osé lui donner, moi la petite bonniche juive hongroise que sa mère toisait avec une marque de mépris que je ne me suis jamais expliquée…
  * Les nom et prénom ont été modifiés.