16 juillet 2009

Princesse de FORTUNY-ORGERUS, héroïne de Nicolas Sarkozy

À l’âge de 10 ans, Charles de Gaulle écrivait une nouvelle dans laquelle il se voyait en maréchal boutant le Boche de France. Au même âge, Nicolas Sarkozy en écrivait une, dans laquelle il romançait (avec maladresse mais sincérité) son idéal féminin, son manque du père, son rapport à l'argent et à l’autorité.

Ce texte nous a été transmis par M. Ferdinand Chabrieu de l’Estang, qui donna des cours particuliers à Nicolas Sarkozy l'année où il redoubla sa sixième, au collège Saint-Louis-de-Monceau.
En voici le texte intégral (les fautes d'orthographe ont bien entendu été corrigées).

La princesse de Fortuny-Orgerus

« J’ai rencontré la princesse de Fortuny-Orgerus à l’épicerie, avec mon grand-père. Elle s’appelait Daphné. J’avais six ans. Quand je la vis apparaître, je crus que j’étais dans un rêve tellement elle était belle. Elle était avec sa mère qui roulait dans une belle Frégate bleue. Elle habitait dans une grande maison qui ressemblait à un manoir. Je l’ai retrouvée grâce à la Frégate garée devant. Tous les week-ends, j’allais faire du vélo dans sa rue en espérant la croiser mais je la voyais jamais. Un jour je l’ai vue. Elle jouait au cerceau avec son chien. Elle m’a fait coucou. Pris de panique j’ai piqué un sprint. Son chien a couru après moi. En voulant l’éviter j’ai dérapé sur les graviers. J’avais le genou en sang. Sa mère m’a mis du mercurochrome et m’a invité à rentrer pour manger du gâteau. J’ai dit oui car j’étais gourmand mais je suis reparti car j’avais honte. J’en ai oublié mon vélo et je suis rentré à pied. À la maison, j’ai pas voulu dire qui m’avait soigné.
« À huit heures du soir, on sonna à la porte. C’était elle. Elle était avec son père. Ils rapportaient mon vélo. Maman les a invités à entrer mais il a dit non. Mon frère Guillaume ricana toute la soirée, comme quoi que j’avais une bonne amie. J’avais envie de lui taper dessus. J’ai crié « même pas vrai, même pas vrai ! » et Dadu a été obligée de nous séparer. Elle m’a grondé car j’avais menti pour le vélo.
« Le lendemain, dans le cèdre du Liban le frangin m’a dit des choses qui m’ont blessé. Que je pourrais pas me marier avec elle, qu’elle était trop bien pour moi car ses parents étaient riches et je n’avais pas de fortune. Je lui ai dit « tu la connais même pas » et on s’est battus. Ça m’a dégoûté car à cause de ça je n’ai pas pu la revoir pendant longtemps. À chaque fois que je prenais mon vélo, il me disait « alors, on va voir sa petite princesse ? » Mon frère m’énervait un max.
« Je pensais tout le temps à elle. J’en ai parlé à personne à part la poule Poupette. J’ai attendu longtemps avant de la revoir. Une fois on a fait du vélo ensemble mais ça s’est arrêté là car j’étais trop timide pour lui parler. Elle avait l’air triste. Je ne savais pas ce qui clochait chez elle mais ça allait pas. Un jour, je l’ai surprise en train de pleurer et j’ai pas pu m’empêcher d’essuyer sa joue toute mouillée. Son secret, je l’ai découvert beaucoup plus tard mais j’ai juré d’en parler à personne.
« Un jour, on a été visiter le château de Versailles avec ma mère et mon père. Je suis tombé nez à nez avec elle dans la galerie des Glaces. J’ai baissé la tête car j’étais avec mes parents et je ne voulais pas qu’elle me voie. Mais son père m’avait vu. Il lui a dit une phrase que j’oublierai jamais. « Regarde qui va là, Daphné ! Le petit Poupou d’Orgerus. » Il avait l’air de se moquer de moi. J’étais pas content. J’ai boudé mais pas longtemps car dehors il y avait un photographe qui proposait aux gens de les prendre en photo habillés comme à la cour de Louis XIV. Comme la dame de la paix m’avait beaucoup parlé de Louis XVI, j’ai demandé s’il avait sa panoplie et il a dit oui. Alors on a fait une photo tous les deux, en se tenant par la main, et c’est comme ça que Daphné est devenue la princesse de Fortuny-Orgerus. »